Le CSE à l’ouvrage
Caroline Mitlas
Depuis 2018, les expositions dans votre CSE ont souvent été sources de projets où chaque adhérent devenait acteur.
L’idée n’étant pas de coller des individualités les unes à côté des autres mais de faire œuvre collectivement. C’est pas clair ? Je m’explique, faire une œuvre collective ce n’est pas nier les individualités puisqu’elles créent du conflit, du consensus, de la démocratie quoi, mais c’est les mettre au service d’un projet défini ensemble et aller tous dans la même direction pour faire vivre ce projet.
Aussi, avec en filigrane l'idée de transmission, les expositions collectives au CSE ont toujours été guidées par un artiste professionnel partageant son savoir-faire avec les adhérents membres du collectif.
Rétrospective :
En 2018, l’expo « Nos Ailleurs » a vu le jour. En questionnant les ailleurs, les « autres parts », les « quelques parts » où chacun de nous est, et qui sont en chacun de nous, l’artiste photographe Bruno Boudjelal a invité les participants à les exprimer par le biais d’une photo, d’un textile et d’un texte lors de plusieurs rencontres.
En 2020 avec "Voyages photographiques au Guatemala - un collectif (s’) expose" , c’est bien plus qu’un mur d’images collectées / qu’une collecte d’images individuelles et éparses, mais bien une véritable exposition collective, imaginée, conçue et réalisée par les voyageurs-photographes à leur retour de voyage au Guatemala, guidés par le photographe Bruno Boudjelal.
En 2021, c’est l’artiste Anne-Marie Rognon qui collecte une trentaine de photographies de 12 adhérents CSE sur le thème « Souvenirs d’enfance ». Une fresque murale a fait ressurgir ces souvenirs qui se sont retrouvés transposés dans l’univers si singulier de cette artiste.
Et aujourd’hui :
À la suite de l’exposition « Le moindre geste » en avril 2023 de Nicolas Anglade, photographe, le projet est lancé : composer un collectif photo et l’amener jusqu’à la création d’une exposition collective.
Dès avril 2023 démarre un an pour découvrir, s’initier, mettre en commun les prises de vue pour créer une exposition photos pour leurs collègues !
Pour Nicolas Anglade, avec qui nous avons échangé courant janvier, ce collectif ce fut aussi l’occasion de confronter sa vision de la photographie avec d’autres en théorisant une pratique quotidienne sur laquelle parfois on n’a pas le temps pour prendre du recul. La naissance du collectif est aussi une étape fondamentale « que toutes et tous on prend pas mal de plaisir à se retrouver les mardis soir d’atelier et à faire des sorties ensemble ». D’après lui l’Editing est une étape cruciale : « j’essaye de pousser les gens dans des retranchements et d’aller dans une forme de provocation, en montrant par exemple comment une photo qu’on ne comprend pas peut être intéressante. Cette radicalité dans le choix des images pourra amener à revoir le travail produit et donne lieu à des échanges assez savoureux. »
On vous en dit plus dans les pages qui suivent avec la vie de ce collectif à l’ouvrage depuis l’intérieur...