Et les auvergnates écrivent des histoires !

Cécile Coulon est née en 1990 à Clermont-Ferrand, ville qu’elle habite toujours. Elle est romancière, nouvelliste et poétesse. En parallèle de ses études de lettres, elle publie à l’âge de 17 ans un premier roman aux éditions Revoir en 2006. Elle rejoint ensuite les éditions Viviane Hamy pendant dix ans, où paraîtront cinq romans, dont “Trois saisons d’orage“. Elle intègre ensuite la maison L’iconoclaste et y publie notamment “Une bête au Paradis“ (prix Le Monde). Entre-temps elle publie également trois recueils de poésie. En 2020, elle collabore un dimanche sur deux au journal La Montagne et en 2021, elle intègre l’équipe de Clara Dupont Monod sur France Inter dans l’émission “Livre et Châtiment“. C’est aussi l’année où elle a été choisie à la présidence de la candidature de Clermont-Ferrand à la capitale Européenne de la Culture.

__On a adoré : __Les Ronces, édition du Castor Astral, 2018

Si on connaît généralement cette autrice pour ces romans, ils sont peu à parler de son travail de poétesse. Et pourtant, en plus d’avoir publié 3 recueils, ceux qui la suivent sur les réseaux sociaux se régalent de sa plume poétique. “Les ronces“ convoquent le souvenir de mollets griffés, de vêtements déchirés, mais aussi des mûres, qu’on cueille avec ses parents dans la lumière d’une fin de journée d’été, alors que la rentrée scolaire approche. La poésie de Cécile Coulon se veut une poésie du quotidien, de celles qui rappellent les failles et les lumières de chacun. Et si on aime sa poésie, il ne faut pas hésiter à s’intéresser à la collection L’Iconopop qu’elle a fondé avec Alexandre Bord, et qui propose de petits ouvrages colorés de poésie moderne et réjouissante !

Née en Auvergne en 1973, de parents immigrés d’Algérie, Dalie Farah est agrégée de lettres et enseigne la littérature et la philosophie en classes préparatoires à Thiers. Son premier roman, “Impasse Verlaine“ (Grasset 2019, Poche 2020), a été très remarqué et distingué par neuf prix littéraires. Son deuxième roman, “Le doigt“ (Grasset 2021, poche 2023), a reçu le prix de l’Héroïne Madame Figaro. Écrire, lire et transmettre… toute sa vie, Dalie Farah la consacre à la littérature. Tout a d’ailleurs commencé à la médiathèque de Croix-de-Neyrat de Clermont-Ferrand, lorsque, du haut de ses dix ans, elle a participé à son premier concours de poésie. Son inspiration provient de ce qui l’entoure, elle aime se rattacher à la réalité pour dresser le cadre de ses romans.

Son dernier livre : Retrouver Fiona, Grasset, 2023

Un roman ? Le récit d’un feuilleton judiciaire ? Dalie Farah parle, elle d’«enquête littéraire ». Elle livre ici sa vision de l'une des affaires judiciaires marquantes du Puy-de-Dôme. Dix ans de travail minutieux depuis ce soir de mai 2013 où elle a entendu l’hélicoptère survolant le parc Montjuzet à la recherche d'une fillette... déjà morte. À partir de la disparition de la fillette clermontoise et des procès qui ont suivi, Dalie Farah écrit l’enfance victime de violences. C’est un sujet qui la touche, elle ne s’en est jamais cachée. Ses trois livres parlent justement de ça : la violence. Elle se sert de son propre rapport aux événements. C’est aussi pour cette raison qu’elle met toute sa sensibilité à éclairer la courte vie de Fiona. Parce qu’elle sait d’expérience qu’on peut « aimer et battre », parce qu’elle a vécu l’échec d’aveux de gosse à des adultes.

Née en 1962 à Aurillac, Marie-Hélène Lafon est agrégée de grammaire et professeure de lettres classiques dans l'enseignement secondaire. Son premier ouvrage a été publié alors qu’elle avait 34 ans par Buchet-Chastel, une maison d’édition à laquelle elle est encore aujourd’hui très fidèle. Marie-Hélène Lafon provient d’une famille paysanne du Cantal, département auquel elle reste très attachée et auquel elle consacre la plupart de ses romans. Les scènes du quotidien et les cinq sens sont prégnants dans ses récits et l’intrigue joue fréquemment sur les non-dits. En 2020, elle reçoit le prix Renaudot pour son roman “Histoire du fils“.

On vous conseille : “Histoire du fils“, Buchet-Castel, 2020

“Histoire du fils“, c’est une fresque familiale qui commence par un drame à Chanterelle, petit village du Cantal, le 25 avril 1908 et qui balaye un siècle d'histoire. Marie-Hélène Lafon nous emmène dans une balade entre les générations avec des sauts de puce dans le temps. Comme on rassemble les pièces éparpillées d'un puzzle, la romancière recompose la carte de cette famille éclatée, avec en figure de proue, dessinée en creux, le portrait de Paul, fils survivant, père absent, homme intrigant.

Claire Rouby est arrivée à 18 ans à Clermont afin de débuter des études d’anglais. Elle est professeure des écoles à Joze depuis 2010, dans le Puy-de-Dôme. Elle s’est lancée dans l’écriture avec “The Pillbox Hat“, son premier roman, dans lequel elle retrace la vie d’un homme, retranché dans une vie solitaire, entre Volvic et Clermont-Ferrand. Elle tisse d’ailleurs un véritable lien entre sa région et ses écrits. Chacun de ses romans a pour toile de fond le secret, le mystère. Les événements qui arrivent aux personnages prennent racine dans leur passé, souvent trouble. Ses histoires sont comme une pelote de laine serrée dont elle aime que le lecteur dénoue l’intrigue en tirant sur les fils ; il suffit qu’il attrape le bon et libère chaque indice, jusqu’à la fin.

À ne pas manquer : En ligne de Mire, éditions Revoir, 2023

« À Clermont-Ferrand, le corps de Tom, éducateur à La Gauthière, est retrouvé gisant au pied du viaduc Saint-Jacques. Qui pouvait en vouloir à cet homme dévoué et aimé de tous ? Sa mort est incompréhensible. Le commandant Berthet et sa lieutenante n'ont que quelques jours pour passer au crible toute une vie et mettre bout à bout les pièces d'un puzzle mortel. » Un scénario qui a de quoi mettre l’eau à la bouche de tout amateur d’intrigue policière !