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À la rencontre d'un artiste en résidence ZACH MITLAS à Dompierre-sur-Besbre

Jean-Claude Rigal

Peintures Zach Mitlas

Au cœur de l’Allier, et à seulement 1h45 de Clermont-Ferrand, la ville de Dompierre-sur-Besbre a créé en 2001 un espace dédié à la création contemporaine appelé La Résidence. L’association As’Art en Bout de Ville s’est associé à cette initiative, et c’est main dans la main avec la mairie qu’ils accueillent depuis 20 ans des artistes contemporains avec : « au moins un artiste par an en résidence (pour un séjour de 3 mois) et au moins trois expositions temporaires. Des actions sont aussi développées au-delà de ces murs pour un public de proximité géographique et pour favoriser le travail en partenariat. Les artistes poursuivent une recherche personnelle de travail et de création, en se confrontant à un nouveau milieu et en puisant leur inspiration dans les ressources locales (gens, lieux, matériaux...). Ils sont amenés à se confronter à plusieurs types d’actions avec l’environnement local.

Interview de Zach Mitlas – résident de janvier à avril 2021

COMMENT ET POURQUOI AS-TU POSTULÉ À CETTE RÉSIDENCE ?

J’ai répondu à l’appel à candidature paru sur le site du CNAP (Centre national des arts plastiques) en constituant un dossier et j’ai été retenu. J’ai postulé notamment car ces derniers temps, je n’ai pas l’espace suffisant mentalement et physiquement pour travailler. Mon atelier en centre-ville de Clermont est vraiment petit, cela rend la production vraiment compliquée. Ici, à Dompierre il y a un grand espace de travail et d’exposition et un budget pour mener à bien un projet. J’ai postulé à cette résidence aussi afin de développer une forme de travail collaboratif avec un public issu de divers domaines, pas que des artistes.

COMMENT TON PROJET S’EST-IL DÉROULÉ ?

Au départ, j’avais une idée sur comment je voulais interagir avec le public et comment je voulais travailler avec lui mais la forme s’est vraiment développée avec le lieu d’exposition : lumière, espace, contraintes diverses... C’est le contexte qui a dirigé la forme finale.

TU PEUX NOUS DÉCRIRE TON PROJET EN QUELQUES MOTS ?

J’ai lancé un « appel à image » à la communauté locale pour des photos montrant ce que les participants.es voyaient tous les jours : formes, surfaces, textures, lieux, tons, détails. Des images de leur quotidien en somme. Ensuite, j’ai utilisé cette matière visuelle : je me la suis appropriée et je l’ai transformé. J’ai produit des peintures et des volumes influencés par ces images.

LES ÉCHANGES AVEC LES AUTRES ONT-ILS NOURRI TON PROJET ?

Les formes que j’ai pu créer étaient aussi issues des conversations que j’ai eu avec les auteurs des photos autour de ce que représentait ces images pour eux. Le projet est devenu un moyen de faire de la recherche sur la traduction de l’image à travers plusieurs matière et formats : les mêmes images ont traversé la photo, la peinture, la vidéo projection, le volume. Mon projet s’appelle One to One.

TYPIQUEMENT UNE JOURNÉE EN RÉSIDENCE ?

C’est très solitaire avec la crise sanitaire. Pour résumer une journée c’est : pratique à l’atelier, recherche sur les autres artistes, écriture, parfois visites et écoute de la réaction du public.

TES RELATIONS AVEC LES PERSONNES QUI GÈRENT LA RÉSIDENCE ?

Il y a des soutiens techniques et pour la communication aussi, c’est un autre œil sur la production artistique. Au Service Culturel à la ville, Marine Petit est venue toutes les semaines afin de se rendre compte du développement du projet. Les membres de l’association As’Art en Bout de Ville surtout Guy Lavaud et Claudette Vivier ont été de bons soutiens.

TU AS AUSSI EU UN PROJET AVEC DES SCOLAIRES, COMMENT ÇA S’EST PASSÉ ?

Avec Clément Saïonij, enseignant au collège Louis Pergaud, on a accompagné une classe de 35 élèves de 5ème pour mener un projet artistique en lien avec mon travail. Ils étaient à la fois curieux et volontaires pour apprendre comment aborder un projet artistique nouveau pour eux. Ils vont bientôt exposer leur travail à la médiathèque.

LA FIN DE LA RÉSIDENCE APPROCHE, UN BILAN ? ET APRÈS LA RÉSIDENCE ?

C’était intense, je regrette seulement le manque de temps de visite avec les gens. Après la résidence, c’est d’abord l’expo (exposition évolutive en trois parties où l'on trouve une constellation d'images en peinture, photographie, vidéo projection et installation), la sortie du catalogue et l’acquisition d’une œuvre par la mairie pour l’exposer dans la médiathèque. Ensuite retour chez moi où d’autres projets m’attendent.

On lui souhaite bonne route et on file voir son expo !

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Spot Magazine no 14L’art en résidence

Représentant légal :
Patrick Bernard

Directeur de la publication :
Lillian Nobilet

Rédactrice en chef :
Annick Boubon

Auteur·e·s :
Jean-Claude Rigal, Lillian Nobilet, Patrick Bernard, Caroline Mitlas, Maxence Cordonnier, Lucie Jolivel, Cindy Brun, Cindy Brun et Odile Duplessy

Abonnement :
CSE Michelin – 8 rue Jacques Magnier 63000 Clermont-Ferrand – Périodique gratuit (sauf frais d’affranchissement)

Crédits photos :
CSE Michelin – © anne-marie.rognon – © Zach Mitlas – Shutterstock.