Le grand déménagement

Une grande réorganisation des implantations des équipes tertiaires va se dérouler jusqu’à mi-2023. Environ 450 personnes des équipes DCSI, actuellement basées à Cataroux, vont être déplacées vers les Carmes. Pour permettre ce mouvement, environ 650 personnes des équipes DOMF (méthodes procédé) vont être déplacées vers Ladoux.

C’est un mouvement d’une ampleur inédite à Clermont-Ferrand. Il répond à 2 objectifs affichés :

Converger vers la cible immobilière du site de Cataroux, en cohérence avec le développement du Parc Cataroux. Plus clairement : Cataroux va perdre ses effectifs tertiaires, resteront les effectifs industriels pour le temps nécessaire à l’organisation de leur transfert vers d’autres sites (de Clermont-Ferrand ou pas ?).

Au-delà d’une problématique d’organisation, il s’agit aussi d’une mutation de process, avec tous les aléas techniques que cela peut comporter. Cependant un horizon a été défini par Florent Ménégaux : 2025-2026. À cet horizon, Cataroux sera intégralement devenu le Parc Cataroux. Exit le site historique MFPM.

La déclinaison du projet Cataroux crée le besoin de déplacer des résidents des Carmes vers Ladoux et ouvre ainsi l’opportunité de rapprocher les équipes méthodes procédé de leur collègues développeurs / industrialisateurs pneu et matériaux.

L’implantation de 650 personnes supplémentaires sur le site de Ladoux visant à créer des plateformes de travail communes entre développement / industrialisation / méthodes procédé cohérentes entre domaines produit et matériaux va nécessiter une refonte assez complète du bâtiment E24 (Campus). Mais le projet aura également des extensions sur G22, G25, F35 et F32 (déconstruit pour être transformé en parking de 400 places).

L’implantation s’accompagne d’une transformation des espaces de travail destinée à favoriser le travail collaboratif dans un contexte de travail hybride (présentiel et distanciel issu du télétravail ou de l’éloignement géographique lié à la dimension mondiale du groupe).

Le schéma d’implantation des lieux de travail choisi par l’entreprise est appelé ACTIVEOFFICE en précisant bien qu’il ne s’agit pas de FLEX OFFICE (moins de places que de résidents). Dans le schéma ACTIVE OFFICE, chaque membre d’une équipe aura une place assise, mais pas forcément attitrée. 2 types de places assises sont prévus, selon la durée de l’activité (plus ou moins d’une heure). En dépit de ces variations de durée, la qualité ergonomique devra être à la hauteur, et on ne devra pas voir personne travailler sur un coin de table.

L’entreprise a bien conscience qu’il s’agit quand même d’une évolutionmajeuredesespacesetdesmodesdetravail associés qui se dessine pour les salariés des équipes concernées. Elle a mis en place une structure projet avec 45 « ambassadeurs » chargés de recueillir les attentes et besoins des équipes.

Les organisations syndicales ont également bien conscience qu’un tel projet, s’il offre des opportunités, présente également des risques importants. Elles sont donc associées au projet dans le cadre des CSSCT (Carmes et Ladoux) et le CSE suit attentivement l’avancement du projet.

Parmi les opportunités, l’entreprise a présenté aux organisations syndicales les modules de base, dont voici quelques représentations :

Espaces collaboratifs et individuels

Salles de réunion : équipements audio et vidéo adaptées au travail hybride

Chaque plateau d’équipe sera composé de 4 types d’espaces :

- un camp de base, lieu de vie principal de l’équipe,

- des espacesindividuels (bureau en open-space, les assises en zone silence, salon facilement déplaçable 1 à 2 personnes…),

- des espacescollaboratifs (salle de réunion fermée, espace de réunion ouvert, salon facilement

déplaçable de 2 à 4 personnes, salle de créa, espace de convivialité, plateaux projets, espaces type brasseries/restauration…),

- des espacespartagés (salle de réunion, un plateau projet, une zone silence, une bulle boxe…).

Au-delà du contexte du rapprochement des équipes DORD / DOMF-ME à Ladoux, ce sont environ 4000 salariés clermontois qui sont concernés par l’ACTIVE OFFICE à l’horizon fin 2023 (DORD, DOMF, DCTI, DOA, Michelin Expérience, CML, DIF, ...).

Pour le bâtiment E24 (Campus), la cible est de passer de 1970 résidents actuellement à 2300. 3 leviers sont prévus : SIMPLYva « libérer » 120 places, le transfert des plateaux projets vers F35 va créer 135 places, et la densification des plateaux (passant de 28 à 31 personnes) va créer190places.

Cette augmentation du nombre de résidents est particulièrement sensible, d’autant qu’il sera possible de monter à 38 personnes par plateau standard si l’organisation d’une équipe le permet.

Des études réalisées au printemps 2022 (hors vacances scolaires) montrent que le nombre moyen de salariés actuellement affectés à un plateau est de 24,5. Le taux de présence de 40% à 70% a permis de valider ce choix de passer la jauge de 28 à 31 personnes.

Des études ont également été réalisées concernant les parkings et la restauration : elles ont permis de valider le besoin de créer un parking de 400 places supplémentaires (à la place de F32). La capacité de restauration est jugée suffisante.

Le projet comporte aussi un volet économied’énergie : isolation thermique des murs, ventilation double flux, éclairage LED.

Ce projet laisse cependant un goût amer concernant l’implication de Clermont Co : les moyens de transport collectifs vers Ladoux demeurent largement en deçà des besoins. Il serait temps pour l’agglomération de passer des discours aux actes concrets.

Les organisations syndicales suivent attentivement la mise en œuvre des projets. Elles vont en particulier veiller à ce que des plans d’économie ne viennent pas créer de décalage entre l’appartement témoin qui leur a été présenté et la réalité que découvriront les salariés. Les inévitables besoins d’adaptation qui feront jour à l’usage et dans la durée devront également être pris en compte.

Au-delà de l’aspect matériel, le déploiement de l’ACTIV OFFICE nécessite un changement de mode de travail au sein des équipes : on ne travaillera plus en ACTIV OFFICE comme on pouvait le faire avec des bureaux individuels, voire sur des plateformes où chacun avait un poste de travail attitré dans un format standardisé. Le surbooking volontaire des espaces de travail va nécessiter des réflexions individuelles et collectives et chacun va devoir s’adapter pour converger vers une vie en collectivité harmonieuse : les managers doivent avoir conscience de leur responsabilité dans ce domaine car ils seront en première ligne.

Les organisations syndicales invitent ainsi les salariés à s’impliquer activement dans la définition de ce qui est leur futur cadre de vie au travail, et à remonter à leurs élus les problématiques qui viendraient perturber la qualité de vie individuelle et collective au sein des espaces de travail, et potentiellement créer des risques psychosociaux.