L’âme des villes signe une nouvelle ère olympique !
Manon Langin
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 marquent une révolution résolument moderne en signant le retour (ou l’arrivée) de disciplines populaires, telles que le skateboard, le breakdance ou encore le surf, venues enrichir la tradition urbaine bien établie du BMX et du basket 3x3.
Votre CSE anticipe même l’ouverture officielle des JO avec une programmation spécialement concoctée pour vous à partir de la mi-juin et jusque fin septembre : allez vite la découvrir sur le site du CSE !
Loin des courts et des stades, le sport a toujours joui d’une place importante dans l’espace urbain. Aujourd’hui, ces nouveaux venus, porteurs de l’esprit rebelle et créatif des rues, redéfinissent les contours du sport olympique et invitent le monde à vibrer au rythme des cultures urbaines, reflétant l’engagement du Comité International Olympique (CIO) à attirer une nouvelle génération de spectateurs et d’athlètes. Petit tour d’horizon de l’histoire de ces sports de rue et présentation !
Du bitume au marbre olympien, un enjeu social
Années 1970. Les sports urbains s’emparent progressivement des rues françaises, rompant avec les codes sportifs traditionnels. Les roulements des skateboards résonnent et les ombres des danseurs se meuvent au gré des sonorités hip-hop, symboles d’une contre-culture populaire en plein essor. Ces pratiques s’organisent et se diffusent en dehors des carcans sportifs traditionnels. Elles se font les porte-paroles de valeurs libertaires, d’engagements politiques ou artistiques tout en investissant les espaces publics pour en faire leurs terrains de jeu.
Dès les années 90, le ministère de la Jeunesse et des Sports, s’engage à construire nombre d’équipements urbains : skate-parks, terrains de sports urbains… Car ces pratiques urbaines impactent les territoires, leur appropriation et les modes de vie, créant autour d’elles un univers codifié, une identité propre et multiple. De la mode à la musique, en passant par le cinéma ou les jeux vidéo, et surtout… riche de vocabulaire spécialisé !
Car en sports urbains, il ne faut pas grincer des dents face aux anglicismes ! Les athlètes sont des riders, les figures des tricks, les trottoirs des curbs et les épreuves des contests, un héritage culturel et linguistique tout droit venu des contrées américaines dont elles sont le plus souvent originaires. Généralement animées par des DJs ou MCs (maître de cérémonie), ces disciplines sportives incarnent l’effervescence populaire, la joie de la fête, et mettent en scène des athlètes en quête perpétuelle de sensations inédites face à un public toujours admiratif.
Par conséquent, connaître les sports urbains et les besoins de leurs amateurs constitue un enjeu de taille, à mi-chemin entre l’éducation, le vivre-ensemble et l’insertion sociale. Des valeurs au fort potentiel sociologique, social et éducatif, qui résonnent particulièrement auprès des plus jeunes. Un public que le CIO tente de conquérir ces dernières années. Christophe Dubi, directeur des Jeux Olympiques au CIO décrit ces entrées urbaines au programme comme « de nouvelles additions qui donnent à l’évènement des Jeux Olympiques cet ancrage dans le passé et lui offrent de rester totalement moderne », avant de souligner, « Que l’on parle de lutte gréco-romaine ou de BMX freestyle, il y a une chose qui nous réunit dans le sport et aux Jeux Olympiques, ce sont les valeurs fondamentales qui font que cet évènement est totalement unique ».
Finalement, matchs de basket de rue improvisés, battles de breakdance sur fond de hip-hop ou glissades sur les mobiliers urbains, ces activités longtemps pointées du doigt et marginalisées comme de simples « loisirs » trouvent enfin leur place dans les milieux sportifs après avoir su conquérir les milieux artistiques. Et la place qui est leur est réservée aux JO de Paris 2024 est une place de choix ! C’est Place de la Concorde, aménagée spécialement pour l’occasion, que les athlètes évolueront au sein du parc urbain. Alors, en avant pour découvrir les disciplines au programme !
BMX : la technique et la vitesse
Déjà bien ancré dans le paysage olympique depuis 2008, le BMX (ou bicycle motocross) continue de séduire par ses courses effrénées (BMX racing) et ses figures de freestyle spectaculaires (BMX freestyle). Sur les épreuves de BMX racing, les riders concourent sur une piste bosselée et aux virages serrés d’environ 350 mètres, mettant à l’épreuve leur vitesse et leur agilité. Le BMX freestyle, en revanche, se concentre sur des figures acrobatiques réalisées dans un skate-park et où chaque mouvement est évalué sur sa difficulté de réalisation et son esthétique.
BASKET 3x3 : la stratégie et la rapidité
Également introduit aux Jeux de Tokyo 2021, le basket 3x3 est une version dynamique et rapide du basket-ball traditionnel et détient la palme du sport urbain le plus pratiqué au monde. Se jouant sur un demi-terrain avec un seul panier, chaque équipe est composée de trois joueurs et les matchs se déroulent sur dix minutes, ou jusqu’à ce qu’une équipe atteigne 21 points. Cette discipline, née des playgrounds urbains et de la pratique du basket de rue, valorise l’agilité, la vitesse et la stratégie et est appréciée pour son rythme effréné qui offre un spectacle passionnant.
BREAKDANCE : le rythme et l’audace
1970. C’est dans les entrailles en pleine effervescence de New York que le breakdance (ou breaking) voit le jour. Entre danse, acrobatie et combat, cette discipline a su conquérir le monde avec audace et créativité. Seul ou en groupe (ou en crew), le breakdance fait fleurir l’esprit de compétition de ses danseurs, appelés b-boys ou b-girls, qui s’affrontent dans des battles rythmées en exécutant des mouvements complexes (les powermoves), combinant figures au sol, sauts et rotations. En compétition, les 32 athlètes olympiques seront jugés sur leur technique, leur créativité et leur performance scénique qui devra être expressive et tout en musicalité.
SKATEBOARD : l’équilibre et les cascades
Symbole de la culture urbaine et de la contre-culture, le skateboard poursuit son ascension depuis son inauguration aux Jeux de Tokyo en 2021. Tour à tour contre-culture, mode de locomotion urbain résolument doux et sport de cascades, le skate et sa pratique ont résolument marqué les esprits. Deux épreuves attendent les skateurs : le Street, qui simule un environnement urbain que les athlètes devront dompter ; et le Park qui se déroule dans une structure toute en courbes appelée bowl, favorisant l’enchaînement de figures aériennes.
Si nous ne pouvons que nous réjouir de la mise en avant auprès du grand public de ces sports populaires de tradition urbaine, la question reste ouverte sur l’effet de leur institutionnalisation. Ces sports symboliques de la contre-culture et nés en dehors des carcans sportifs traditionnels sauront-ils garder l’esprit rebelle et créatif des rues dans le cadre normatif d’une compétition olympique ? Gardons l’œil ouvert et attentif sur la suite et réjouissons-nous dès maintenant de ce coup de projecteur estival !
Anglicismes urbains pour néophytes !
Comme la Commission d’enrichissement de la langue française a décidé de faire la chasse aux anglicismes, réconcilions Shakespeare et Molière !
B-boys / B-girls : danseurs et danseuses pratiquant le breakdance.
Backside 180° : virage à 180° dans le dos.
Battle : compétition lors de laquelle les artistes échangent des passages souvent improvisés et dont l’issue est déterminée par un jury.
Bowl : bol, module de skatepark ouvert et aux parois arrondies dont le design en cuvette permet aux skateurs d’alterner entre vitesse, figures et sauts.
Catch : replaque, reprise de contact aérienne entre les pieds et la planche de skate pour atterrir en équilibre.
Flip : vrille latérale.
Grab : saisie de la planche.
Kickflip : renversement de la planche à 360°.
MCs : maître de cérémonie.
Ollie : saut simple.
Pop Shove it 180 : rotation de la planche à 180°.
Shove-it : vrille horizontale.
Skatepark : planchodrome.
Tricks : figures, mouvements ou enchaînements acrobatiques.